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Présentiel, distanciel, ce que j'en pense

Source Delphine Bancaud, sur 20minutes.fr, le 26 mai 2020.


Présentiel, distanciel : deux mots désormais plus contagieux que le coronavirus lui-même, persiflent les langues pestilentielles. Il faut bien reconnaître qu'ils sont omniprésents dans les conversations de travail (et pas q... seulement !), à l'ère du numérique sous COVID-19 : « On se voit en présentiel ou en distanciel ? » − comprenez : physiquement, en personne (1) (fût-ce avec un masque et à un bon mètre de distance) ou virtuellement, par écran interposé. En vérité, le duo faisait déjà un malheur depuis quelques années sur la scène jargonnante de l'Éducation nationale et de la formation professionnelle : « L'enseignement distanciel implique, pour être efficace, un certain degré de présentiel » (Alain Obadia, 1997), « Développer un nouveau type de formation, reposant à la fois sur du "présentiel" et du "distanciel" » (Rapport annuel de l'Inspection générale de l'Éducation nationale, 2013) − il est vrai que la formulation adoptée cinquante ans plus tôt dans le Journal officiel : « l'enseignement en présence des élèves et l'enseignement à distance » (1969) fait tout de suite moins sérieux...

Toujours est-il que ce succès auprès d'un public grandissant est diversement apprécié par les observateurs de la langue. Les uns crient au délire verbal : (à propos de présentiel) « Quel affreux barbarisme ! » (Laurent Lemoine), « L'horrible mot présentiel » (Thomas Legrand), « Terme parfaitement inutile » (Michel Kohn), « L'anglicisme présentiel, calque maladroit et peu satisfaisant de l'anglais presential » (site Internet de l'Académie) ; (à propos de en présentiel) « C'est une horreur » (Bruno Dewaele) ; (à propos de présentiel et de distanciel) « Ces expressions de novlangue que l'on ne peut déjà plus voir en peinture » (groupe Jean-Pierre Vernant). Les autres s'empressent de s'en faire l'écho dans leurs ouvrages et didacticiels : « Présentiel, adjectif et nom masculin. Qui nécessite la présence des personnes concernées (par opposition à à distance). Enseignement présentiel. — nom masculin Formation en présentiel » (Robert en ligne), « Présentiel, adjectif et nom masculin. Se dit d'un enseignement à suivre sur place et non à distance : S'inscrire en présentiel » (Larousse en ligne). Curieusement, seul présentiel a droit (depuis 2017) aux honneurs des dictionnaires usuels. Le privilège de l'âge, sans doute. C'est que le bougre, probablement issu du latin tardif præsentialis (« qui implique une présence réelle, qui existe »), est attesté comme adjectif depuis... la fin du XVIe siècle ! (2) D'abord dans le domaine théologique, où l'on cherchait à distinguer entre connaissance intuitive et connaissance représentative : « Un presentiel, vray tesmoignage vif establi et confermé en la saincte essence de Jesus-Christ » (traduction d'un texte flamand, vers 1581), « Assistance corporelle et presentielle du Sauveur » (Pierre Perez, 1643), puis dans le domaine juridique : « Comment se doivent faire les réponses présentielles, preuves, visitations [et autres comparutions devant le juge] » (Recueil des édits du pais de Liège, 1727) et dans le domaine médical : « Consultations personnelles ou présentielles [par opposition aux "consultations littéraires" (= par lettres) !] » (Caractères des médecins, 1760). Distanciel, de son côté, apparaît dans notre lexique à la fin du XIXe siècle, semble-t-il, et avec le sens premier de « relatif à la distance » : « [Un graphique] avec divisions distancielles » (Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, 1879), « Ci et là tendent à confisquer toute la force d'indication distancielle qui avait appartenu d'abord à cist et à cil » (Georges Le Bidois, 1933).

Vous l'aurez compris : les critiques contre l'adjectif présentiel, correctement formé et attesté de longue date, et contre distanciel, qui en est venu à lui servir de pendant, n'ont aucun fondement. C'est bien plutôt la (récente) construction des intéressés avec la préposition en qui paraît éminemment suspecte. De deux choses l'une : ou bien nous avons encore affaire à des adjectifs, et en présentiel, en distanciel s'analysent comme des ellipses de en (mode ?) présentiel, en (mode ?) distanciel, ce qui n'est pas sans évoquer le cas épineux de la locution au final ; ou bien présentiel et distanciel sont ici employés comme substantifs, ainsi que l'affirment Larousse et Robert, et les choses se compliquent. Car enfin, quel besoin impérieux y avait-il de créer des doublons à présence et à distance pour former des locutions concurrentes à en présence et à à distance ? Cela est tellement vrai que l'on a commencé par dire : « Enseignement "présentiel" [ou] à distance » (Jacques Perriault, 1989), puis, pour la symétrie de la construction, « Enseignement "en présentiel" [ou] à distance » (Revue française de pédagogie, 1991) et enfin « en présentiel [ou] en distanciel » (40 ans d'aménagement du territoire, 2003). L'hésitation, on le voit, a surtout porté sur en présentiel : ne pouvait-on simplement parler d'enseignement « en présence ou à distance » ? Eh bien, figurez-vous que la commission générale de terminologie et de néologie a tranché la question en 2009 : « En présence (locution adjective). Se dit d'un enseignement ou d'une formation qui met en présence enseignants et apprenants. Note : L'enseignement en présence se distingue de l'enseignement à distance. Équivalent étranger : presential. »

Oserai-je l'avouer ? Cet avis ne laisse pas de me surprendre. D'abord, il sous-entend que présentiel est un anglicisme, alors que ledit adjectif, n'en déplaise aux académiciens, est attesté en français depuis plus de quatre siècles sans rien devoir aux sujets de Sa Gracieuse Majesté. Ensuite, la formule préconisée (« enseignement en présence ») n'est pas conforme à la construction régulière de la locution adjectivale en présence qui, à en croire les ouvrages de référence, ne peut qualifier que des personnes ou des choses qui sont physiquement présentes (face à face, en vue les unes des autres) ou, figurément, qui s'opposent : « Les deux équipes en présence. Les parties en présence (dans un procès) » (Robert) ; avec enseignement (formation, cours, activité, atelier...), le sens impose de recourir à la locution prépositive : enseignement en présence des élèves (ou du professeur) ou à l'adjectif présentiel (3). La donne est différente quand il s'agit de préciser non plus un nom, mais un verbe : on a alors le choix entre la locution prépositive (enseigner en présence des élèves) et la locution adverbiale (enseigner en présence). D'aucuns m'objecteront que cette dernière est plus couramment employée avec être, demeurer, rester, se trouver, mais enfin il faut croire que les anciens ne se privaient pas de l'atteler à d'autres verbes, à l'occasion : « Se corps que veés [= voyez] en presence » (Le Mystère de saint Clément de Metz, XVe siècle), « Chefs et instituteurs des peuples, vous êtes venus en présence pour la recherche de la vérité » (Volney, 1791), « Il me loue en présence et me déchire en arrière » (Dictionnaire de l'Académie, 1798-1878). Aussi se demande-t-on, finalement, ce qui a bien pu pousser les membres de la commission à passer ledit emploi adverbial sous silence...

Récapitulons les possibilités qui s'offrent à l'usager soucieux de la langue :

  • enseignement en présence des élèves ou à distance,
  • enseignement présentiel ou distanciel,
  • enseigner en présence ou à distance.


Force est toutefois de convenir que la proposition avancée par la commission générale de terminologie et de néologie, quand elle serait mal fondée et incomplète, a le mérite de la simplicité : enseignement (ou enseigner) en présence ou à distance.

Mais là n'est pas le seul écueil que nous réservent les adjectifs présentiel et distanciel. Pourquoi écrire le premier avec un t et le second avec un c, me demanderez-vous, alors que tous deux dérivent d'un nom terminé par -ce (respectivement présence et distance) ? On ne peut que constater l'embarras des grammairiens à formuler une règle qui rende exhaustivement compte de cette alternance. Selon l'Office québécois de la langue française (ainsi que Sandrine Blondet), la graphie -tiel, qui est la plus fréquente, suit le groupe en (concurrentiel, confidentiel, essentiel, potentiel, etc.), quand -ciel suit le groupe an (circonstanciel, tendanciel) et la voyelle i dans les dérivés de mots se terminant en -ie, -ice ou -ique (artificiel, logiciel, officiel, etc.) ; mais les exceptions sont nombreuses : révérenciel, interstitiel, partiel, substantiel. Selon le TLFi, « les adjectifs qui correspondent à des noms en -ance, -ence s'écrivent généralement -tiel : différentiel (différence), démentiel (démence), sauf circonstanciel (circonstance) et révérenciel (révérence) [tendanciel a été oublié dans la précipitation] ». Allez vous étonner, après cela, de la tendance des Français à prendre leurs distances avec la grammaire... Il n'empêche : dans la mesure où le t étymologique de la famille de distance (issu du latin distantia) est toujours rendu par c (distancer, distancier, distanciation), la cohérence plaide en faveur de la graphie distanciel, à côté de présentiel. Voilà pour... l'essentiel.

(1) La locution en personne ne paraît toutefois pas pleinement satisfaisante, dans la mesure où l'idée qu'elle exprime n'est pas tant celle de présence que celle d'identité (« soi-même et non autrui »).

(2) À en croire Walther von Wartburg, un adjectif presential est même attesté dès 1420 en ancien provençal, puis en moyen français (chez Jean Lemaire de Belges, en 1512), avec le sens de « personnellement présent ». S'agit-il du même mot ?

(3) Mais on dira très bien : un enseignement à distance.


Remarque 1 : En présence s'est dit autrefois pour « à l'instant présent, pour le moment, aussitôt ».

Remarque 2 : On voit apparaître de nouveaux adjectifs en -tiel formés sur un nom en -ment (évènementiel). 

 

Ce qu'il conviendrait de dire


Les cours en présence du professeur ou les cours présentiels ou les cours en présence (selon la commission générale de terminologie et de néologie).

Je me sers de ce que je propose dans mes cours à distance.

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